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L'avenir de Nissan selon Larry Dominique, V-P de la planification produit

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Marc-André Hallé
Cube, Murano, Frontier, Nissan NV et plusieurs autres détails juteux
La semaine dernière, nous avons pu nous asseoir et discuter de tout ce qui entoure Nissan avec l'un des hommes les mieux placés pour répondre à nos questions : le Vice-Président à la planification produit Larry Dominique. Il nous a parlé de ses ambitions au niveau des ventes, des véhicules, améliorations et changements à prévoir, ainsi que des défis du constructeur dans les mois et années à venir.



Des produits adaptés au marché canadien pour augmenter les ventes

Nissan désire augmenter sa part de marché de 5,8% au Canada et compte y arriver en proposant des produits adaptés aux besoins et à la réalité des consommateurs canadiens. M. Dominique a reconnu que par le passé, son équipe croyait dur comme fer que le marché du Canada était très similaire à celui des États-Unis, une mentalité qui a désormais évolué.

Conséquemment, il faudra s'attendre à ce que de plus en plus de véhicules offrant des options uniques et pas nécessairement disponibles chez nos voisins du Sud, soient commercialisés dans les mois et années à venir.

Le Murano pourrait être fabriqué en Amérique du Nord

À l'heure actuelle, Nissan évalue des projets où la production du Murano pourrait être transférée en Amérique du Nord.

Le NV 200 arrive et pourrait proposer une mécanique diesel


Le NV 200, véhicule choisi par la ville de New York pour renouveler sa flotte de taxis, sera bientôt vendu en Amérique du Nord, affichant quelques différences par rapport au modèle européen. Il sera conçu pour fournir plus de confort et sera également plus long d'environ 200 mm.

Nissan n'exclut pas la possibilité de commercialiser un moteur diesel dans le NV 200, ainsi que dans le Titan de prochaine génération (qui devrait suivre peu de temps après le NV), mais préfère attendre que le NV fasse ses preuves avant de prendre une décision à ce sujet.

M. Dominique a aussi affirmé que Nissan espérait ajouter des taxis diesel et hybrides à la flotte new-yorkaise.

Cube : défi marketing de taille

Le Cube, qui est maintenant à sa troisième génération, a été un énorme succès au Japon, ce qui a poussé Larry Dominique et son équipe à investir d'importantes sommes d'argent afin de pouvoir le commercialiser en Amérique du Nord.

En agissant de la sorte, Nissan espérait attirer une clientèle jeune et urbaine, mais ce ne fut pas le cas. Nous avons appris qu'aujourd'hui l'acheteur typique de ce produit est âgé d'environ 50 ans, prouvant que le constructeur a en quelque sorte raté la cible.

M. Dominique a même qualifié le design du Cube comme étant un peu trop poussé (too far out) pour les Canadiens et Américains, ce qui n'a évidemment pas aidé à son acceptation.




L'économie d'essence, le nouveau cheval de bataille

Les Américains se préparent présentement à épouser une nouvelle réglementation (CAFE – Corporate Average Fuel Economy) plus sévère, qui obligerait les constructeurs automobiles à respecter un niveau de consommation d'essence moyen pour toute sa gamme. Ces modulations auront inévitablement un impact sur les marchés canadien et mexicain.

Plusieurs sources estiment que la norme actuelle, de 35,5 milles au gallon (6,62 L/100 km) sera beaucoup plus exigeante d'ici à 2025 et pourrait se chiffrer quelque part entre 47 milles au gallon (5 L/100 km) et 62 milles au gallon (3,79 L/100 km).

M. Dominique anticipe déjà qu'il devra vendre des produits consommant entre 55 (4,2 L/100 km) et 62 milles au gallon.

Heureusement pour lui, cela survient à un moment propice, car les consommateurs nord-américains « accordent pour la première fois plus d'importance à l'économie d'essence que la puissance ». La grosseur d'un véhicule demeure cependant la priorité numéro un dans l'esprit des acheteurs.

Le numéro trois du constructeur japonais croit que pour y arriver, des réductions de poids significatives devront être apportées aux produits de Nissan. Les moteurs et transmissions seront revus afin d'intégrer des matériaux plus légers, tout comme les vitres, qui pourraient elles aussi être fabriquées différemment.

Des technologies de plus en plus populaires, telles qu'un dispositif d'arrêt/redémarrage seront également de plus en plus utilisées.

Toutes ces améliorations visant à outrepasser les limitations de la mécanique à combustion interne ont un coût, estimé quelque part entre 1 000 et 2 000 $ par M. Dominique.

Le séisme et tsunami au Japon se font toujours sentir, mais pas pour longtemps

Nissan se considère actuellement en meilleure posture que certains de ses concurrents japonais, en ce qui concerne la production de véhicules et affirme même avoir quelques mois d'avance sur Toyota dans son plan de remise sur pied.

Le fabricant reconnaît cependant que certains problèmes d'approvisionnement avec ses fournisseurs font partie du quotidien des usines nippones, notamment en ce qui concerne les circuits intégrés.

À ce jour, cette problématique limite toujours la production d'automobiles ayant un système de navigation ou de celles des modèles les mieux équipés. Malgré tout, M. Dominique anticipe que le rythme sera de retour à la normale en septembre ou octobre.

Les troubles d'alimentation en électricité et les règlements plus stricts pour éviter des pannes de courant généralisées ont par ailleurs forcé Nissan à changer l'horaire de ses employés japonais, qui doivent désormais travailler les week-ends et avoir leurs deux journées de congé en semaine.
Marc-André Hallé
Marc-André Hallé
Expert automobile
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